Il nous faut aider à se construire des hommes responsables et libres, de santé et de caractères, loyaux et fraternels. Mais il nous faut aussi créer des hommes d'espérance dont rien n'abattra le courage parce qu'ils ont, ouvertes devant les yeux, les perspectives de la vie éternelle ; des hommes de foi, forts de la force même du Seigneur, qui assurera leur persévérance.
Le scoutisme pour nous c'est tout cela. Mais cette fidélité à nos buts originels ne doit pas être pour nous l'occasion de la paresse et du conformisme. Au contraire, c'est de fidélité créatrice qu'il s'agit. (…) Ne rien abandonner de ce qui est notre raison d'être, abandonner tout ce qui ne répond plus aux besoins de l'époque, au goût de nos garçons. Être fidèle à l'esprit en somme, ce qui pour tous les hommes est le plus difficile, pour tous les hommes qui oscillent entre le respect stérile des détails matériels les plus infimes, et les apostasies, et qui ne se protègent souvent de ces dernières que par la routine la plus inféconde. Continuons donc et accentuons notre double effort de fidélité et de création, et travaillons.
La méthode scoute n'est certes qu'un moyen providentiel. C'est celui qui plait à nos garçons et c'est celui que nous avons choisi. Le Christ s'est reposé sur nos bras pour travailler à sa moisson, il a voulu s'appuyer sur notre faiblesse, abandonnerons-nous le poste qu'il nous a confié ? Décevrons-nous l'amour dont il nous a chargés d'avoir le visage ? Faisons le silence en nous, replaçons-nous en face de notre tâche dans ses vraies dimensions, et demandons les uns et les autres, les uns pour les autres, à Dieu, la lucidité, la volonté, la persévérance et la charité.